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Effets de la pollution de l’air intérieur sur la santé : quels risques réels pour la santé des opérateurs ?

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La présence de polluants dans l’air des environnements de travail peut être à l’origine d’atteintes graves et durables. En effet, selon l’INRS, en Europe, près d’un tiers des maladies professionnelles reconnues sont attribuées à une exposition à des agents chimiques. Dans le secteur industriel, la pollution de l’air intérieur constitue ainsi un facteur de risque majeur, car gaz, vapeurs, poussières et agents biologiques peuvent être inhalés quotidiennement par les opérateurs.

Les différentes affections et maladies professionnelles

Les effets des polluants sur la santé varient selon l’intensité et la durée de l’exposition, la nature et les mélanges des substances présentes, mais aussi la sensibilité propre à chaque individu

Allergies et atteintes respiratoires (asthme, bronchites, BPCO)

Certaines expositions professionnelles entraînent non pas une intoxication directe, mais une sensibilisation progressive de l’organisme. Le système immunitaire réagit alors anormalement à des substances normalement inoffensives, ce qui se traduit par des allergies cutanées ou respiratoires pouvant évoluer vers d’autres pathologies. Ces affections sont fréquentes et représentent une part importante des maladies professionnelles reconnues.

Les maladies respiratoires sont parmi les conséquences les plus fréquentes d’une exposition aux polluants de l’air, irritants et allergènes en milieu professionnel. Elles regroupent notamment l’asthme, les bronchites chroniques et la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Ces pathologies entraînent différents symptômes tels que : toux persistante, essoufflement, diminution de la capacité pulmonaire voire insuffisance respiratoire. Ces atteintes respiratoires peuvent fortement handicaper un travailleur, limiter son endurance et rendre impossible l’activité physique ou avec un effort prolongé. 

De plus, ces maladies ne s’arrêtent pas à la porte de l’atelier ou du bureau. L’exposition aux polluants respiratoires au travail peut avoir des répercussions durables et profondes sur la vie personnelle et sociale des travailleurs : 

  • Altération de la qualité de sommeil et crises nocturnes;
  • Limitation dans la pratique d’activités physiques, sociales et familiales;
  • Mobilité restreinte au quotidien;
  • Obligation de traitements plus ou moins lourds comme oxygénothérapie.

Selon ameli.fr, 10 à 15% des asthmes en France ont une origine professionnelle. Les domaines d’activité les plus concernés sont : 

  • L’agriculture, l’élevage et l’agroalimentaire avec : poussières de grains, fourrages, foin, moisissures, protéines animales, enzymes et farines, produits de désinfection etc.
  • La coiffure : Persulfates alcalines dans les poudres décolorantes, ammoniaque dans les colorations, certains mélanges de parfums et fragrance etc.
  • Les fabricants d’isolants, de revêtements ou de textiles : fibres minérales artificielles irritantes, solvants organiques, isocyanates, teintures, poussières textiles etc.
  • L’industrie médicale : produits de désinfection, anesthésiques volatils, latex, poudres et allergènes biologiques etc.

De son côté, la bronchite chronique est imputable au tabac dans près de 90% des cas. Cependant, certaines BPCO sont d’origine industrielle. Les principaux polluants nocifs sont : 

  • Poussières de ciment et de silice, libérées lors du sciage, du ponçage ou du broyage.
  • Produits issus de l’agriculture, avec les grains, farines, fourrages et aliments pour bétail qui libèrent des poussières chargées en moisissures et en endotoxines bactériennes.
  • Produits de la mine, avec l’extraction et le concassage de charbon, minerais métalliques ou roche siliceuse générant d’importantes poussières fines.

Outre les voies respiratoires, la peau est une porte d’entrée privilégiée pour de nombreux allergènes professionnels. Le contact répété avec certaines substances entraîne des eczémas ou des dermatites de contact, souvent chroniques et invalidantes. Parmi les secteurs d’activité les plus concernés par les dermatites de contact, on peut retrouver : 

  • Le BTP : Le ciment humide contient naturellement du chrome hexavalent, puissant sensibilisant cutané. Les résines époxy, les colles et certaines peintures sont également responsables d’eczémas de contact fréquents chez les peintres, carreleurs ou maçons.
  • Le domaine de la santé  : Les gants en latex, les antiseptiques cutanés (chlorhexidine, iodopovidone) et les résines composites dentaires utilisées par les dentistes figurent parmi les principaux déclencheurs de dermatites professionnelles. 
  • Les horticulteurs et les fleuristes : Le contact répété avec certaines plantes ornementales (chrysanthèmes de fleuriste, marguerites, dahlia, primevères) déclenche des allergies cutanées caractéristiques. À cela s’ajoutent les pesticides et les gants en caoutchouc utilisés quotidiennement, eux-mêmes potentiellement allergisants.

Un besoin en traitement de l’air industriel ?

Intoxications aigües

Toutes les atteintes liées aux polluants de l’air ne sont pas chroniques. Certaines substances provoquent des intoxications aiguës, avec des symptômes brutaux apparaissant quelques minutes à quelques heures après l’exposition. Ces situations surviennent souvent lors d’accidents, de fuites, de défauts de combustion ou de ventilation insuffisante.

Peuvent être mis en cause le monoxyde de carbone (CO), l’ammoniac (NH₃), le chlore (Cl₂), le sulfure d’hydrogène (H₂S) ou encore certains solvants organiques volatils (COV)

Effets cancérogènes

Certains polluants présents dans l’environnement de travail sont classés cancérogènes

Leur inhalation prolongée peut entraîner des cancers professionnels, parfois après plusieurs années ou décennies d’exposition et une longue période d’inactivité. Même si les cancers sont des pathologies plurifactorielles où le lien avec l’activité professionnelle est parfois complexe à établir, il est estimé que près de 12 000 cancers seraient d’origine professionnelle

Le cancer du poumon est l’un des plus fréquents parmi les cancers d’origine professionnelle. Il est estimé que 10 à 20% des cancers du poumon ont une origine professionnelle. 

Les principaux agents cancérogènes sont : 

  • L’amiante, 
  • Certains métaux et composés métalliques : Arsenic, cadmium, nickel, certains composés du chrome, poussières de cobalt associées au carbure de tungstène
  • Certaines poussières minérales et radioactives : Silice cristalline et poussières et gaz radioactifs (ex. radon)
  • Certains composés organiques issus de la combustion : goudron, suie, dérivés du charbon et huiles de houille. 

L’exposition à l’amiante reste le facteur majeur : il concerne encore de nombreux salariés du BTP, de la maintenance industrielle ou de la construction navale, du fait des matériaux posés avant son interdiction en 1997. 

La silice cristalline, présente dans le béton, les pierres et les céramiques, est également classée cancérogène certain. Les ouvriers du BTP (maçons, tailleurs de pierre, carreleurs) et les salariés des carrières sont parmi les plus exposés. Les fumées de soudage, riches en oxydes métalliques (chrome, nickel, cobalt), touchent quant à elles des milliers de soudeurs et métalliers. 

Enfin, certaines poussières spécifiques provoquent des cancers plus rares : les poussières de bois, notamment celles des essences dures, sont responsables de cancers des cavités nasales et des sinus. Le risque est particulièrement élevé chez les menuisiers et ébénistes.

Les cancers du sang, tels que les leucémies et les lymphomes, sont plus rares mais reconnus comme pouvant avoir une origine professionnelle. Le principal agent en cause est le benzène, utilisé dans la pétrochimie, l’industrie du caoutchouc, l’imprimerie et encore présent dans certains carburants manipulés dans la logistique et la mécanique. Le formaldéhyde, employé comme fixateur dans les laboratoires et présent dans certaines résines industrielles, est également suspecté. Ces expositions concernent surtout les travailleurs de la chimie, de l’agroalimentaire, des laboratoires de recherche et du secteur médical. 

Certains agents cancérogènes inhalés ou ingérés accidentellement peuvent également atteindre l’appareil digestif. Les poussières de bois ont été associées à un risque accru de cancers de l’estomac. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques présents dans les goudrons, suies ou huiles de houille augmentent le risque de cancers de l’œsophage et de l’estomac, notamment chez les ouvriers des cokeries, ramoneurs ou travailleurs de la voirie exposés aux fumées de bitume. Dans la chimie et la métallurgie, l’exposition à certains solvants chlorés comme le trichloroéthylène (TCE) est liée à des cancers du foie et des voies biliaires. Ces pathologies restent néanmoins moins fréquentes que les cancers respiratoires.

Plus d’informations : https://www.inrs.fr/risques/cancers-professionnels/ce-qu-il-faut-retenir.html , https://www.cancer-environnement.fr/fiches/cancers/cancers-professionnels

Effets cardiovasculaires

Certains polluants de l’air au travail affectent directement le cœur et l’appareil circulatoire. L’exposition répétée peut favoriser l’apparition d’angines de poitrine ou d’infarctus, en particulier lorsqu’il s’agit de substances comme le plomb, certains dérivés nitrés du phénol ou encore le monoxyde de carbone, qui réduit l’oxygénation du sang. D’autres agents chimiques perturbent l’activité électrique du cœur et entraînent des troubles du rythme cardiaque : c’est le cas des hydrocarbures halogénés (fréons, halons), utilisés dans la réfrigération, du monoxyde de carbone ou encore des insecticides organophosphorés en milieu agricole. Ces expositions sont rares mais graves, car elles peuvent provoquer des accidents cardiovasculaires aigus survenant brutalement sur le lieu de travail.

Effets neurologiques

L’exposition à certains polluants de l’air en milieu industriel peut affecter directement le système nerveux. Ces atteintes se manifestent par des troubles de la mémoire, de la concentration, de l’humeur, ainsi que par des tremblements, une perte de coordination ou des vertiges. Dans les cas les plus sévères, elles entraînent des atteintes irréversibles du système nerveux. Peuvent ainsi survenir une altération de la vision des couleurs, des performances cognitives amoindries, voire des paralysies. 

Des effets neurologiques peuvent apparaître à cause d’une exposition aux solvants organiques, au plomb, au mercure, au bromure de méthyle, au monoxyde de carbone ou encore aux oxydes de manganèse. Plus rarement, certains agents comme la nitrosoguanidine sont associés au développement de tumeurs cérébrales, dont les glioblastomes.L ’impact des pesticides sur le développement de maladies neurodégénératives, telles que les maladies de Parkinson et d’Alzheimer, fait par ailleurs l’objet d’études depuis plusieurs années. 

Infections et pathologies (agents biologiques)

Au-delà des polluants chimiques et physiques, certains milieux de travail exposent directement à des agents biologiques (bactéries, virus, champignons ou parasites). Ces derniers sont susceptibles de provoquer des infections ou des maladies chroniques. Ces agents sont classés en quatre groupes par la réglementation, du moins au plus dangereux, selon la gravité de la maladie et la disponibilité de traitements ou de vaccins. 

Les secteurs les plus touchés sont la santé, l’agroalimentaire, l’agriculture et la gestion des déchets. Les soignants peuvent contracter des maladies infectieuses (tuberculose, hépatites virales, grippe) par contact avec les patients. Dans l’agriculture et l’élevage, les travailleurs sont exposés à la brucellose, la leptospirose ou encore la grippe aviaire. Les salariés de l’agroalimentaire ou des entrepôts frigorifiques peuvent inhaler des spores de moisissures responsables de mycoses respiratoires. Enfin, dans les stations d’épuration ou les métiers de l’assainissement, l’exposition aux bactéries et virus des eaux usées entraîne un risque d’hépatite A, de leptospirose ou de gastro-entérites infectieuses.

Pour plus d’informations sur les risques chimiques : https://www.inrs.fr/risques/chimiques/effets-sante-securite.html 

Prévention et EPI

La prévention des risques liés aux polluants de l’air passe avant tout par l’anticipation. Il est essentiel d’identifier les agents présents dans l’activité, évaluer les expositions et adapter les procédés pour réduire les émissions à la source. Ventilation efficace, confinement des machines, substitution de produits dangereux ou aménagement des postes de travail font partie des mesures prioritaires.

La formation interne et la sensibilisation des équipes jouent un rôle clé pour limiter l’erreur humaine. Connaître les bons gestes, comprendre les risques spécifiques à son poste et savoir réagir en cas d’incident sont autant de leviers pour réduire les accidents et expositions inutiles.

Lorsque ces solutions ne suffisent pas, le recours aux équipements de protection individuelle (EPI) devient indispensable : masques filtrants ou à adduction d’air, gants, combinaisons, lunettes ou protections cutanées selon les agents rencontrés. Chaque secteur a ses spécificités. Le soudeur n’utilisera pas les mêmes protections qu’un soignant ou qu’un agriculteur. Néanmoins, la logique reste la même : mettre en place toute la sécurité nécessaire pour protéger durablement la santé des travailleurs exposés.

L’importance du traitement de l’air pour limiter les maladies professionnelles

En réalisant une installation de captage et d’aspiration des polluants directement à la source (sur les postes de travail, sur des machines d’usinage), la qualité de l’air des ateliers s’en trouve immédiatement améliorée. Les polluants les plus fins (les plus dangereux car les plus respirables) sont évacués des zones de travail en permanence. Les opérateurs n’y sont donc plus exposés.

Lire aussi : Polluants dans l’air intérieur en milieu industriel : types de polluants, normes et bonnes pratiques

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